Quand la vie intime mérite mieux que le silence. On parle encore trop peu de sexualité, sauf quand tout va mal. Pourtant, consulter un·e sexologue, c’est prendre soin de soi, de son lien à l’autre, et de sa vie intime — sans attendre la crise.
La sexualité fait partie de la santé, pas du décor
On a tendance à la reléguer au second plan, à penser qu’elle reprendra “quand on aura le temps”, ou qu’elle est moins prioritaire que le travail, les enfants, la charge mentale. Mais la santé sexuelle est une composante essentielle de la santé globale.
Elle impacte l’estime de soi, le sommeil, le stress, la qualité du lien, la vitalité. Quand elle devient source de malaise ou d’évitement, ce n’est jamais “un détail”. C’est un signal, et c’est légitime de vouloir l’écouter.


La sexothérapie ne s’adresse pas qu’à ceux “qui vont mal”
On pense souvent qu’il faut être en crise pour consulter. Mais on peut aussi venir parce qu’on se sent à distance de son désir, parce que la communication fatigue, ou que quelque chose ne résonne plus dans la relation.
La sexothérapie accompagne aussi les grands bouleversements du corps et de la vie : post-partum, ménopause, maladie, traitements, deuils, transitions.
Il ne s’agit pas d’attendre que tout s’effondre, mais d’oser poser un regard sur ce qui a changé — pour ne pas s’y perdre.
Concrètement, une consultation, c’est quoi ?
Ce n’est ni un interrogatoire, ni une séance “pour parler de sexe pendant une heure”. C’est un espace où l’on peut enfin mettre des mots sur ce qui bloque : les silences, la gêne, le retrait, les tensions.
On y parle du lien, du corps, du désir, de ce qui fatigue ou fait mal, mais aussi de ce qui compte encore.
Mon rôle n’est pas de juger ni de dicter une norme, mais d’ouvrir un cadre clair, respectueux et soutenant, pour que vous puissiez avancer avec des repères, à votre rythme. Et parfois, rien que ça, ça change tout.


Et si on n’attendait pas que ça s’aggrave ?
Beaucoup de personnes consultent quand le lien est déjà distendu, quand la frustration a pris trop de place, ou quand le mal-être intime est installé depuis longtemps. Mais plus on attend, plus on s’épuise, plus on s’éloigne — parfois sans même s’en rendre compte.
La sexothérapie peut justement éviter cette lente dérive. Elle permet de faire le point, de prévenir l’usure, de remettre du dialogue là où il n’y en avait plus. Ce n’est pas une urgence qui pousse à consulter. C’est un besoin de lucidité. Et souvent, une envie de ne plus faire semblant.
Une démarche sur-mesure, loin des injonctions
Il n’y a pas de mode d’emploi universel pour vivre son intimité.
Chaque histoire est singulière, chaque vécu intime a sa complexité, ses silences, ses élans, ses zones d’ombre aussi. La sexothérapie n’est pas là pour faire rentrer les gens dans une norme, mais pour créer un espace où l’on peut réfléchir à ce qui compte vraiment, à ce qui s’est perdu, à ce qu’on aimerait retrouver, mais c’est un accompagnement qui s’ajuste, pas un protocole à suivre. Un lieu pour se dire autrement, pour faire du lien, et parfois, pour se réconcilier avec soi-même


Ce que la sexothérapie permet
La sexothérapie ne se limite pas à “parler de sexualité”. Elle permet de questionner les blocages, les attentes, les conflits invisibles qui traversent la vie intime et relationnelle. Elle peut accompagner des troubles sexuels (comme les troubles de l’érection, l’éjaculation rapide, les douleurs, l’absence de plaisir ou de désir), mais aussi des situations plus diffuses : un éloignement progressif dans le couple, une difficulté à se sentir à sa place dans son corps, une perte de connexion à soi ou à l’autre. Elle peut aussi être un soutien dans des contextes de transition : post-partum, parcours de PMA, ménopause, maladie chronique, ou encore un retour à la sexualité après un cancer. Enfin, elle ouvre un espace pour réinterroger ce qu’on croit savoir sur la sexualité, sur l’amour, sur le lien — et se donner la possibilité d’y mettre plus de justesse, plus de liberté.
La sexothérapie n’est ni un luxe, ni une urgence de dernière minute. C’est une démarche de soin, de clarté, de lien. Un espace pour penser ce qui se vit, nommer ce qui dérange, retrouver ce qui s’est effacé. On n’y vient pas pour devenir “normal·e”, on y vient pour comprendre, transformer, réinvestir sa vie intime avec plus de justesse et de liberté. Et parfois, ça commence juste par une question qu’on n’a jamais osé poser.
Marina Wallet est sexothérapeute et thérapeute de couple à Thiant, entre Valenciennes et Denain. Elle accompagne les personnes et les couples, quels que soient leur genre ou leur orientation, avec une approche humaine, confidentielle et engagée. Ce contenu est informatif et ne remplace pas une consultation thérapeutique personnalisée.