Quand on quitte… ou qu’on est quitté·e
Elle a claqué la porte hier. Lui, il relit ses messages en boucle. Ils se détestent. Ils s’aiment encore. Ils ne savent plus. La séparation, c’est un séisme. Et dans le chaos, on cherche des repères. Mais c’est aussi le moment où l’on commet les pires erreurs — pas par bêtise, mais parce qu’on agit sous le coup de la douleur, de la peur, ou du besoin de garder un semblant de contrôle.
Erreur n°1 : Couper tout contact… ou en garder trop
Certains disparaissent du jour au lendemain, persuadés qu’en bloquant les numéros et en effaçant les photos, la douleur de la séparation s’évaporera comme par magie, laissant place à un vide qu’ils espèrent moins douloureux. D’autres, au contraire, restent scotchés à leur téléphone, incapables de couper le lien, en s’envoyant des “tu vas bien ?” ou en partageant encore des tranches de vie comme si de rien n’était, comme si tout pouvait rester inchangé. Parfois même… un dernier café “juste en amis” devient une excuse pour retarder l’évidence. Dans les deux cas, ce n’est pas une solution : c’est du brouillard, une illusion qui empêche d’avancer. On entretient le flou, on s’accroche à des miettes, des fragments d’une histoire qui n’existe plus telle qu’on l’a connue, et surtout on retarde l’étape la plus difficile mais aussi la plus libératrice : accepter que la relation a changé.
Erreur n°2 : Transformer la séparation en champ de bataille
La rupture amoureuse est déjà douloureuse en elle-même, mais certain·e·s la transforment en guerre ouverte : chaque affaire devient un prétexte pour tirer une balle, chaque message, une pique, chaque rendez-vous, un duel. On croit se défendre, mais en réalité, on s’empoisonne mutuellement. La colère devient une manière de garder le lien, sauf qu’elle ne répare rien : elle ne fait qu’entretenir la blessure. Et quand il y a des enfants, le champ de bataille devient leur terrain de jeu forcé : ils se retrouvent à porter des mots qui ne sont pas les leurs, à être pris en otage entre deux adultes en guerre. Un enfant n’a pas à devenir le messager ou le confident d’un parent blessé. Le protéger, c’est refuser qu’il soit entraîné dans une guerre qui ne le concerne pas. Se séparer, oui, mais pas au prix de l’équilibre de ses enfants.

Erreur n°3 : S’oublier complètement
Après une séparation douloureuse, beaucoup se mettent en mode survie : on saute des repas, on dort mal, on abandonne tout ce qui faisait du bien. On vit comme si on n’avait plus de corps, juste une tête pleine de pensées qui tournent en boucle. Mais voilà : quand le corps lâche, l’esprit n’a plus de carburant. Prendre soin de soi dans une période de rupture n’est pas un luxe, c’est une nécessité ! Sortir marcher, manger un repas correct, voir une personne ressource… ce sont des détails en apparence, mais ce sont eux qui empêchent la séparation de se transformer en effondrement.
Erreur n°4 : Chercher un “pansement” affectif ou sexuel
Certains s’inscrivent à toute vitesse sur des applis de rencontre, d’autres enchaînent les soirées ou les coups d’un soir. On croit combler le vide, prouver qu’on est “encore désirable”, effacer la douleur par un nouveau frisson. En réalité, on ne fait que repousser le moment du face-à-face avec soi-même. Une nouvelle relation dans l’urgence ou un enchaînement de rencontres pansement ne réparent pas une rupture, elles l’enfouissent sous une couche supplémentaire de confusion. Le problème n’est pas d’aimer à nouveau ou de faire l’amour à nouveau. Le problème, c’est de le faire pour fuir la douleur plutôt que pour se reconstruire.

Erreur n°5 : Croire que “ça passera” tout seul
Oui, le temps aide, mais il ne guérit pas tout. Attendre que la souffrance s’évapore comme par magie, c’est souvent se condamner à traîner ses blessures dans la prochaine histoire. La séparation est un deuil, pas une parenthèse qu’on ferme en serrant les dents.
Le danger, c’est de croire qu’en “attendant assez longtemps”, on sera forcément prêt·e à aimer à nouveau. En réalité, sans travail de reconstruction, on répète les mêmes schémas, les mêmes erreurs, les mêmes douleurs. Parfois, il faut de l’aide pour traverser ce passage. Lathérapie permet justement de mettre des mots, de retrouver du sens et d’apprendre à ne pas laisser le passé dicter l’avenir.
Si vous ne deviez retenir qu’une chose...
Une séparation est une épreuve. Elle bouscule, elle abîme, elle vide. Mais elle n’a pas à tout détruire. Les erreurs les plus courantes (couper brutalement, s’accrocher trop, faire la guerre, s’oublier, se jeter dans des relations pansement ou attendre que “ça passe”) ne sont pas une fatalité. Elles sont des réflexes de survie, mais elles compliquent le chemin vers l’apaisement. Se séparer, c’est aussi choisir comment on écrit la suite. Et si des enfants sont là, c’est leur montrer qu’on peut se quitter sans les sacrifier au milieu du champ de bataille. Au fond, une séparation peut être un désastre… ou un tournant. Tout dépend de la manière dont on l’affronte.
Marina Wallet est sexothérapeute et thérapeute de couple à Thiant, entre Valenciennes et Denain. Elle accompagne les personnes et les couples, quels que soient leur genre ou leur orientation, avec une approche humaine, confidentielle et engagée. Ce contenu est informatif et ne remplace pas une consultation thérapeutique personnalisée.
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